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Le 'Hassidisme
 Quelques points de repères
 Les faux messies
 Les conséquences sociales
 La naissance du `Hassidisme
 L'opposition de l'establishment
 Le développement du mouvement
Quelques points de repères

Le hassidisme apparaît dans l'histoire juive au cours de second quart du 18ème siècle, fondé par Rabbi Israël Baal Chem Tov (1698-1760), lui-même né en Podolie, région qui fait aujourd'hui partie de l'Ukraine mais qui, à cette époque, appartient à la Pologne.

C'est dans cette région du monde que le Baal Chem Tov commence son enseignement, mais le mouvement ainsi créé s'étend rapidement aux provinces voisines de Wolhinie, d'Ukraine, de Galicie puis au reste de la Pologne, avant de se propager, un peu plus tard, au travers de la Biélorussie, de la Lithuanie, de la Roumanie et de la Hongrie. C'est donc clairement la plus grande partie du monde juif de l'époque qui est touché par l'apparition du hassidisme, phénomène qui se confirmera avec la survenance des grands séismes historiques de la période suivante. En effet, la considérable émigration juive qui entraîne vers l'Ouest des populations importantes entre 1881 et 1914 répand le hassidisme en Europe puis outre-atlantique, où, après la destruction du judaïsme européen, il reprend racine, ainsi que dans l'état d'Israël moderne. Dans une période plus récente, le monde juif méditerranéen, déraciné par les soubressauts de la décolonisation, le découvre principalement en France où il sait constituer un pôle d'attraction dépassant largement ses origines culturelles.

Sans s'arrêter à la portée spirituelle des événements analysés, le mouvement hassidique, dans sa première époque, doit probablement sa prodigieuse croissance à des facteurs très divers, tant sociaux que culturels ou économiques, aussi bien qu'à certaines des idées de base développées par le Baal Chem Tov, qui apparaissent propres à séduire les masses juives. Il n'est pas sans intérêt de relever ici que les mêmes causes sont également à l'origine de l'opposition, parfois extrèmement virulente, rencontrée par le hassidisme.

Le contexte historique
Il semble qu'une présentation historique rapide du hassidisme pourrait se donner l'an 1648 comme point de départ. C'est là une année de drames, de massacres et d'horreur, une "année de sang" dans la conscience juive. C'est cette année-là que commence la révolte des Cosaques qui, sous les ordres de Bogdan Chmielnitski, s'attaquent, avec la plus grande sauvagerie, aux Polonais et aux Juifs. Parties d'Ukraine, les hordes cosaques et tartares balayent le territoire polonais, laissant derrière elles la mort et la désolation. Des centaines de communautés juives sont systématiquement exterminées dans des conditions d'une horreur sans précédent. Les massacres, et leur cortège d'atrocités, durent plusieurs années d'affilée sans que le royaume de Pologne paraisse capable d'y mettre fin. Ce n'est qu'au bout de durs combats que les révoltés sont défaits et renvoyés vers leurs steppes d'origine.

Pour les Juifs de Pologne, qui avaient été les premières victimes des violences, toutes désignées par ce qu'il faut bien qualifier d'antisémitisme avant la lettre, dû aux préjugés sociaux autant qu'à un certain "enseignement de la haine" diffusé par l'église de l'époque, ce fut un soulagement immense. Cependant, les survivants ne connaissent pas longtemps le répit.

Dans cette période de l'histoire, la Russie et la Suède sont des nations en phases d'ascension tandis que le royaume de Pologne, déjà ancien, est miné par son incapacité à se constituer en état "moderne", doté d'un pouvoir central disposant des moyens de gouverner. La Pologne est, en fait, en ce temps, une mosaïque de fiefs détenus par des nobles qui n'entendent renoncer à aucune de leurs prérogatives quel que soit le risque qu'il font courir à la pérennité de ce qui n'est pas encore complétement une nation. Les puissants voisins du pays entendent tirer partie de cette situation et des guerres sans fin éclatent avec les tentatives d'invasion de la Pologne par les Russes et les Suédois. De nombreuses régions qui avaient échappé aux massacres perpétrés par les Cosaques se trouvent sur le chemin des envahisseurs. Les Juifs constituent toujours des proies tentantes pour les conquérants de ce temps parce que marginalisées par leur culture particulière et généralement dénuées de capacités de défense. Ils paient, là encore, un prix très élevé.

Les tentatives d'invasion de la Pologne repoussées, ce n'est pas le cours apaisé de la vie qui reprend pour les Juifs déjà infiniment éprouvés. Naît alors une période de "troubles", d'émeutes, plus ou moins spontanées, dirigées contre les Juifs. Elles ont une origine claire: l'intolérance religieuse. Comme souvent dans des événements de ce type, les préoccupations religieuses ne sont pas seules en cause. On soupçonne les Juifs d'une prospérité indue, on les accuse de tous les maux que la raison devrait imputer à la faiblesse de l'état central. Toutefois, ceux qui veulent voir disparaître le judaïsme en tant que foi particulière savent utiliser ces tensions et cultiver l'antisémitisme populaire. De tels troubles, les pogroms, éclatent sporadiquement sur tout le territoire polonais jusqu'à la fin du 17ème siècle. Ils font de nombreuses victimes, qui refusent de se soumettre à l'ordre de conversion intimé à ceux qui veulent survivre, causent pillages et destructions mais, surtout, brisent ce que les événements précédents avaient laissé subsister des cadres traditionnels de la vie communautaire. Le petit village juif est ainsi partout mis à mal et, avec lui, un certain mode de vie, bien ancré jusque là, centré autour de la synagogue, de l'étude religieuse organisée et des rythmes particuliers de la spiritualité juive. Certes, tout cela réapparaîtra peu à peu pour ne connaître sa fin définitive qu'avec la seconde guerre mondiale, cependant, dans la période analysée ici, tout cela crée une situation d'instabilité radicale, d'inquiétude constante, génératrice de modifications en profondeur de la structure des relations sociales.

Ces événements laissent le judaïsme polonais numériquement décimé, économiquement ruiné, spirituellement bouleversé. Cela prend une note d'autant plus douloureuse que les Juifs de Pologne ne sont pas les seuls à souffrir durement: la guerre de Trente Ans, qui oppose les puissances européennes de 1618 à 1648, dévaste largement de prospères communautés, la persécution religieuse reste une menace toujours vivace en Autriche et, dans de nombreux pays, la position des Juifs est extrèmement précaire. Tous ont le sentiment que la période traversée est si obscure qu'elle défit toute compréhension.


 
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